INTERVIEW DE NORA Prof de danse Africaine

Publié le par Asso Nafissa

ENTRETIEN

- Salut Nora. Tu enseignes la danse d'expression africaine,  parle nous de ton parcours?

-Attends, j'enlève mes chaussures (rires)...J'ai toujours pratiqué la danse. Ma mère est prof de gym, elle m'a inscrite à  un cours de danse classique toute petite. Plus tard, j'ai fais du contemporain. Mais j'ai toujours été attirée par l'Afrique. J'ai choisi de devenir infirmière pour pouvoir partir en Afrique par exemple (sourire). J'ai rencontré en 97 Moussa Camara, leader du groupe Fatala, qui vit entre Londres et la Gambie. A l'époque je vivais en Irlande, j'ai pris des cours de djembé avec lui.

 - En fait, tu as commencé par la musique avant d'aborder la danse?

- Tout à fait. En Afrique tous les danseurs sont aussi musiciens et peuvent chanter les rythmes. De retour en Espagne, j'ai fais suivi les cours de danse de Macoura Traoré (du Ballet du Mali) qui venait y faire des stages, ainsi qu'avec Fatou Sylla (Troupe Momboye).
J'ai voyagé en Afrique en Gambie grâce à Moussa, où j'ai travaillé avec Aïssatou Camara, danseuse guinéenne.
Toute la danse d'Afrique de l'ouest (hormis le Sénégal) est de tradition Mandingue. En Côté d'Ivroire, Mali et Burkina Faso, l'énergie est plus terrienne. En Guinée, le mouvement est plus aérien, même si la tradition est identique à l'origine. C'est cette spécificité qui m'a captivé.

- Et tu as dansé en Compagnie ensuite?

- Oui, de retour au Pays Basque (Espagne), mon pays d'origine, j'ai travaillé avec le premier groupe basque de percussion africaine Toubabu en tant que danseuse pendant deux ans. On a pas mal tourné. On a participé à de grands festival,s dont un avec Papa Wemba. C'est un bon souvenir.

Vers 2001, il y a eu une demande au Pays Basque et il n'y avait pas de prof africain. J'ai commencé à donner quelques cours. J'ai rencontré Laetitia Bonnemain (qui est originaire de Toulouse), qui est danseuse et chorégraphe d’expression guinéenne. Elle s’est installée à Pampelune où elle a monté un ballet guinéen, avec qui j’ai tourné pendant deux ans. Finalement, je me suis basée à Toulouse.

- Quel but avais tu en venant à Toulouse ?

- Je suis venue pas amour (rire). C’est une bonne raison, n’est ce pas ? Mais j’ai tout de même continué à danser. J’ai travaillé avec Marie-Claude Zordan, Amélie Férréol (Yelena), Aïssatou Coulibaly, Merlin Nyakam et Norma Claire.

- Comment te situes-tu dans le milieu toulousain ?

- Il y avait peu de danse guinéenne ici. J’ai commencé à enseignner, carcela correspondait aussi à un moment de ma vie où j’avais envie de partager. Pendant longtemps j’ai absorbé comme une éponge. Aujourd’hui, je suis plus confiante et prête à transmettre.
J’amène une pédagogie nouvelle, née de mon expérience d’européenne totalement impliquée dans la culture d’Afrique de l’ouest. Les professeurs africains montrent longtemps, et enseignent par intuition, sans rentrer dans la technique.

- Comme toutes les danses, il y a une dimension technique…

- Bien sûr, il y a une technique à connaître, c’est là que je trouv qu’un enseignement adaptée à la manière européenne permet de gagner du temps, même si mon expérience me porte aussi vers l’enseignement intuitif. Le corps a son rythme d’apprentissage et doit intégrer les principes propres à la danse guinéenne.

- Comment situer la danse guinéenne par rapport aux autres expressions d’Afrique de l’ouest. ?

C’est plus aérien, plus sensuel. Il y a plus d’ondulations. Par contre, il  a en commun le sens du rythme et les mouvements traditionnels en relations avec la vie quotidienne. La Guinée a été le premier pays à avoir un ballet national en Afrique de l’ouest.

- Merci Nora pour ce petit entretien. Nous souhaitons le succès à ton nouveau cours.

-
Merci. Il faut juste préciser qu’il y a bien sûr des percussions live à tous mes cours avec Rafi et Hilale.

Toulouse, le 30 septembre 2006.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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